Ober Gabelhorn en traversée (4063m)

Date: 01-07-2007

Massif: Valais

Participants: Nico S. et Cornélius pour le sommet en aller retour; Yann et moi pour la traversée

Horaires: 6h du refuge au sommet; 5h du sommet au bivouac

Topo: traversée Rotornhütte - Wellenkuppe - Ober Gabelhorn - Arbengrat (description C2C

Difficulté: les cordes fixes du Grand Gendarme bien athlétiques; le mixte dinal pour le sommet de l'Obergabelhorn (3m pas évident); la désescalade de l'Arbengrat (dalles raides difficilement protégeables en mixte); descendre les échelles du bivouac de l'Arben (ruisselantes, hyper expo et plus que verticales); le retour à Zermatt (monstre long soit une dizaine de kms)

Remarque: montée tranquille jusqu'à la Wellenkuppe où nous constatons que les sommets alentours sont tous bien accrochés dans les nuages. Le mauvais temps prévu en fin de journée aurait-il pris de l'avance? Arrivés au niveau du Grand gendarme, Yann et moi décidons de suivre une vieille trace permettant de le shunter en coupant dans la pente raide à son pied. Grosse erreur, au bout de 40m on est taquet en corde tendue sur de la glace, une broche et on file vers le Grand Gendarme. En clair il vaut mieux suivre le fil du gendarme, raide mais équipé de cordes fixes tout du long, c'est athlétique mais bien plus sécurit que la traversée. Belle arête neigeuse ensuite au dessus de la face N que 4alpinistes sont en train de gravir à Mach2. Et du superbe mixte pour finir sur le sommet.

Remarque: au sommet, Yann et moi décidons de poursuivre par l'Arbengrat, tandis que Nico et Cornélius referont la course en sens inverse. Inquiets devant nos chances de réussite, nous les rassurons en prétendant pouvoir finir la course avant eux! Désescalade hyper délicate sur des dalles raides enneigées et peu protégeables (grande spécialité du Yann!) qui nous a permeis d'exploser l'horaire. Autant au Zinalrothorn Yann avait eu la rapidité et l'aisance d'un jeune chamois fougueux, autant aujourd'hui il ressemblait plus à un vieux bouquetin malade et peu sûr de lui ;-)
Désescalade interminable où on n'a pas arrêté de se demander si on avait manqué la fameuse brêche caractéristique. En effet "caractéristiques" elles le sont toutes, et la complexité descriptive du topo CAS pour décrire cette descente me donne encore le tournis... En fait c'est très simple: descendre au mieux le fil de l'arête jusqu'à un gros cairn marquant une brêche pas loin du col. Cette brêche marque la fin des difficultés et permet de rejoindre rapidement le bivouac de l'Arben ("rapidement" est ici un bien grand mot car le Yann a quand même eu la bonne idée de perdre un crampon dans la descente).

Remarque: Courte pause au bivouac de l'Arben histoire de reprendre des forces avant d'entamer l'ultime descente avec une dernière difficulté: le passage des échelles. Je passe devant et me met un gros taquet dans ces échelles ruisselantes verticales, hyper expo et assez physiques. Je conseille à Yann de tirer un rappel qui va mettre plus d'1/2h pour le réussir!!! (30minutes pour 30m, je laisse les matheux en déduire ce qu'il faut). C"est vrai qu'on était pas trop pressés, l'orage qui nous arrivait dessus avec les éclairs sur le Cervin étaient juste là pour nous faire peur. A noter qu'au passage le Yann (et oui, toujours lui) en profite pour perdre un de ses batons... Retour abominablement long sur Zermatt où nous sommes accueillis par un déluge de pluie et une charmante suisesse, heureuse de ne pas voir que des vieux...

Remarque: belle course de 16h, suivie comme il se doit de 5h de voiture (merci Yann d'avoir fait le chauffeur)