Traversée de l'Obiou (2789m)

Date: 13/14-07-2003

Massif: Devoluy

Topo: départ du Col de la Samblue, on se débrouille tant bien que mal (GR de Pays, pifomètre, intuition...) pour aller au Chalet de Bachilliane et de là rejoindre le Col de l'Aiguille (bivouac). Suivre l'arête Rattier jusqu'au Bonnet de l'Evêque et rejoindre l'Obiou par le Malpasset. Descente par la voie normale d'accès à l'Obiou.

Difficulté: il faut se méfier du GR de Pays. L'arête jusqu'au Col de Rattier est du même genre que la Traversée des Arêtes du Néron en moins large et en rochers pourris.Ensuite jusqu'au Bonnet de l'Evêque il y a plusieurs pas d'escalade où il faut poser les mains (il faut absolument être sûr que ça passe avant de s'engager dans l'escalade car le rocher est trop pourri pour faire demi-tour). Le plus impressionant est le passage du Malpasset: très étroit, avec des pas d'escalade sur du rocher instable et pas mal de gaz (j'avoue avoir fait une partie à quatre pattes!); ce passage me parait extrèmement difficile si il fallait le descendre car le rocher pourri ne permet pas du tout d'assurer. La descente de la voie normale est difficile seulement pour les genoux.

Remarque: 1er jour: parti à 17h avec 3L de flotte et misant sur un timing de 2h, je commence fort en ne trouvant pas le départ du GR, après avoir sorti maintes fois la carte et pris différentes sentes je le trouve enfin. J'en vois d'ici qui rigolent mais il faut savoir que dans le Devoluy un GR est à l'image du rocher de l'Obiou: c'est à dire tout pourri. Peu de temps après avoir trouvé ce fameux GR je l'ai reperdu et après m'être dit plusieurs fois "bon, demi-tour on arrête les conneries!" et en coupant droit dans la pente j'ai réussi à tomber sur le chemin "civilisé" qui mène à la bergerie pour y arriver à 21h avec 0L de flotte. Je remercie la charmante bergère rencontrée qui m'a ravitaillé en eau et sans qui je serais sûrement mort de soif.

Remarque: 2e jour: l'itinéraire par l'arête Rattier m'est venu en lisant une carte, mais je n'étais pas du tout sûr qu'il permette de rejoindre l'Obiou, heureusement la bergère m'a confirmée que ça passait plus ou moins bien. Effectivement c'est passé "plus ou moins bien" et quel soulagement une fois arrivé au sommet. Les gens que j'ai croisés à la descente avaient l'air d'agoniser sur place.

Ah l'Obiou, un rêve diront certains, un mythe diront d'autres... Pas du tout, l'Obiou est tout simplement un gros tas de cailloux pourris et n'a pour seul intérêt que d'être magnifique vu de loin ou en carte postale. En tout cas grâce à l'Obiou mon pourcentage de sorties en terrain pourri n'a rien à craindre et je suis pas loin de battre un record.