Traversée E-W du Sirac (3440m)

Date: 09-07-2006

Massif: Ecrins

Participants: Cornélius

Horaires: montée: 10h, descente: 3h

Topo: description C2C
topo de la gardienne pour la descente

Difficulté: un bon AD, très long et très engagé avec des parties très délitées à désescalader

Remarque: vendredi le choix de la course était délicat: trouver un truc très long et très loin de Grenoble et ceci pour 2 raisons:
1. trouver une bonne excuse pour ne pas pouvoir assister à la finale de la coupe du monde chez des amis ("euh, désolé, là on est dans le Valgaudemar")
2.être suffisament crevé au retour pour s'endormir comme une masse sans entendre les conséquences de l'épidémie de footballite aigue qui touche la majorité des Grenoblois (i.e. dégénerescence cellulaire massive entrainant un usage massif du klaxon jusqu'à 3h du matin pour des matchs aussi dérisoire que France-Togo).
J'ai longuement hésité entre récidiver à l'Ailefroide Occidentale par une variante, ou alors la traversée du Sirac dans laquelle j'avais buté avec Cédric l'an dernier (un bon B4). L'enneigement de l'Ailefroide Occidentale étant inconnu, j'ai finalement opté pour le Sirac.

Remarque: départ du bivouac vers 4h du matin sous un ciel parfaitement dégagé. On quitte le GR lorque celui ci arrive au pied de la brêche de l'arête N du Sirac, une traversée diagonale ascendante permet en effet de rejoindre la voie normale de la brêche en V. On pensait gagner un temps précieux mais vu le faible enneigement je pense qu'on en a plutôt perdu... Au moment de sortir les crampons je lance un joli "putain de bordel de merde" qui fait sourire Cornélius, et pourtant il n'y a pas de quoi rire: la vis permettant le rêglage de mes crampons a disparu! On n'a pas de fil de fer et pas de vis de rechange: c'est le but! Désespéré je vide entièrement mon sac et inspecte son fond à la frontale dans un ultime espoir de retrouver cette putain de vis mais rien en vue mise à part de la terre et des cailloux. Je tatonne le fond à la main et, ô miracle, je finis par mettre la main sur cette minuscule vis. La course peut commencer, avec la chance que j'ai on ne passera pas la nuit sur l'arête c'est sûr!

Remarque: Le couloir menant au pied de l'arête E a l'air peu engageant, on s'oriente donc vers la brêche en V où les 20 derniers mètres sont d'une instabilité sans nom. S'ensuit une longueur bien technique qui, à froid, m'achève totalement. Je finirai finalement l'ascension du sommet E puis laisserait la tête de la course à Cornélius. Finalement c'est pas si mal de faire le client...

Remarque: La suite est une interminable succession de dents et de brêches à franchir, escalade en bon rocher et désescalade en rocher délité. Le ratio bon/mauvais rocher doit être de 50/50 mais c'est vrai qu'au final certains (adeptes des falaises aseptisées?) auront tendance à résumer par "course pourrie en mauvais rocher". On arrivera finalement au sommet sur le coup des 15h

Remarque: Descente (réputée paumatoire) sans problème avec une vue nostalgique sur notre fourvoiement lors de mes débuts avec Aurélien

Remarque: retour en voiture très tranquille avec personne sur la route (tous devant la télé?) et arrivée peu après 22h à Grenoble exceptionnelement calme. Tout ce silence semble être annonciateur d'une défaite des bleus mais je n'ose y croire. Serait ce possible? Vais je enfin pouvoir dormir dans le calme malgré les 30° de mon appart? Mais quand j'allume la radio je vois que c'est loin d'être fini, fin des prolonguations et séance de tirs au but. Au final l'équipe de France a perdu, la nuit à Grenoble a été très calme, et j'ai pu dormir tranquillement: merci l'Italie!