But à la Meije

Date: 11-06-2006

Massif: Ecrins

Participants: Nico S.

Difficulté: D pour les 50m du couloir que nous avons pu effectuer, à pondérer vers le haut vu les conditions pourries rencontrées

Remarque: (objectif) maintenant qu'on a réussi à atteindre le refuge de l'Aigle le Gravelotte (objectif du we) ne devrait pas nous échapper, d'autant plus que la partie terminale (visible du refuge) est en neige et que, d'après le couple du secours en montagne (rencontré au refuge) qui l'a réalisé la veille, le couloir est en assez bonne condition (mise à part la rimaye)...

Remarque: (approche) lever à 2h30 nous prenons la direction du Serret du Savon vers 3h15 (couloir très austère quand on le descend de nuit) et atteignons le bas de la rimaye du Gravelotte 1h plus tard

Remarque: (rimaye) le temps d'observer la surfréquentation du Z (au moins 4 cordées engagées dedans), nous atteignons la rimaye qui, étrangement, s'avère infranchissable (surplombante et très ouverte).
1. Un passage à l'extrème droite semble néanmoins possible: 4m quasi verticaux en rocher compact improtégeable avec quelques morceaux de neige qui pourraient s'avérer d'une grande utilité si la neige avait regelé correctement (effondrement total dès qu'on pose le pied dessus). Après 10minutes de tentative je finis par lacher l'affaire (vraiment trop chaud).
2. Nico tente un autre passage plus à gauche (vertical puis surplombant), il plante son piolet et d'un tour de magie rapetisse de moitié en s'enfonçant inexorablement dans la rimaye...
3. je tente un autre passage légèrement surplombant encore plus à gauche, mais la neige n'étant pas béton, l'ancrage des piolets est plus qu'aléatoire et j'abandonne immédiatement. Nico tente à son tour et décrète le passage impossible vu la qualité de la neige. Je n'en crois mot et retente une dernière fois (grosse sueur, ancrages très précaires aussi bien au niveau des crampons que des piolets) et je réussis à passer. Très éprouvé psychologiquement mais assez fier de moi je me retourne et lance ironiquement à Nico: "qu'est ce qu'on fait maintenant, on se casse?". C'est en fait un peu tard vu que j'ai passé la rimaye et que je suis engagé dans une pente à 45-50° en neige toute pourrie (pas un gramme de glace pour brocher). Reste plus qu'à trouver de quoi faire un relais solide pour assurer Nico. J'arrive finalement à atteindre un bout de rocher qui se révèle d'une compacité sans nom, après avoir erré une bonne 1/2h en long en large et en travers je trouve une fissure salvatrice où j'arrive à placer 2friends et un coinceur pour le relais. Nico passe alors facilement la rimaye, me rejoint puis part en traversée au dessus de la rimaye pour rejoindre les premières longueurs du Gravelotte...

Remarque: (1ère longueur) la suite s'avère toute aussi délicate, la seule différence est que l'on change de matière: jusqu'ici on avait de la neige toute pourrie et là on entre dans le domaine de la glace toute pourrie. En effet on commence par une pente à 60° alternant glace cassante, croute glacée pourrie sur 15cm et sorbet complètement fondu. Puis un mur d'une petite dizaine de m tellement ruisselant qu'on pourrait y remplir sa gourde en moins de 2. Nico en chie, balance des pavasses de glace et soudain c'est une broche qui tombe, putain de merde, je venais de l'acheter!

Remarque: (renoncement) Les conditions et les difficultés sont vraiment trop dures pour ces 50 premiers mètres, Nico en a marre, j'en ai marre, et on décide finalement de se tirer rapido de ce traquenard interminable. Nico ne trouve rien pour faire relais et on a oublié le crochet abalakoff, le temps s'écoule inexorablement et je décide de le rejoindre pour voir ce qu'il en est (au pire on laissera un friends..). Une fois sur place force est de constater que rien n'inspire confiance pour un relais solide et qu'on est dans la merde... finalement on se décide pour laisser une broche (on vient d'en perdre une, donc on est plus à ça prêt). Mais la glace étant trop pourrie on estime que nos vies valent plus qu'une broche et on décide d'en mettre 2. Je descend le premier en rappel, passe la rimaye surplombante et crac, les 2 broches viennent de lâcher, heureusement j'étais déjà en bas et le relais était contrassuré par celui de Nico. Nico me rejoint rapidement sans encombre et bien content d'en finir.

Remarque: (retour) en redescendant sous la rimaye on retrouve miraculeusement la broche échappée par mégarde, donc on en aura laissé que 2 au final. Le temps de cette petite déroute a permis au jour de se lever tranquillement et on peut maintenant bien observer cette rimaye malcommode, en fait elle était bouchée à l'extrême gauche dans l'axe du couloir des Corridors mais on ne l'avait pas vue... Les Corridors ont l'air en bien meilleur condition, mais le moral n'y est plus et on retourne à l'Aigle par le Serret du Savon qui est beaucoup plus sympathique de jour que de nuit...

Nico dans le mur au dessus de la rimaye vue sur les premières longueurs du Z le passage mixteux foireux permettant de franchir la rimaye en rive gauche c'est le but, descente en rappel le début du Gravelotte (1/2) le début du Gravelotte (2/2) les Corridors, une belle alternative mais le moral n'y est plus dans le dédale du glacier dans le Serret du Savon le Grand Pic et la sortie du Gravelotte en neige

 

Vos commentaires sur cette sortie:

Niko (webmaster) (écrit le 19/06/2006 à 18:22:44)

A noter que Bruno a buté le lendemain avec des conditions bien pires

Aurelie (écrit le 04/07/2006 à 19:04:33)

Evidemment que vos vies valent plus que 2 broches!!!!! Je vous en acheterais pleins des broches, moi ! bande de casse -cous...
allez prudence pour cet ete caniculeux...
Bisous

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