But à Rocheplane Ouest (1938m)

Date: 30-01-2004

Massif: Chartreuse

Horaires: 4h AR pour quand même 600m de dénivelée

Remarque: j'avais déjà fait cette course l'an dernier avec Thomas, on avait récidivé le week end dernier mais avec une petite déception au niveau neige

Remarque: 80cm de neige tombée sur la Chartreuse et personne au parking: la journée s'annonce physique! Je chausse mes skis et me voila partit: HORREUR, il y a déjà une trace de la veille qui monte à Rocheplane (pour ceux qui connaissent pas la course il est primordiale d'être le premier pour profiter de la descente), heureusement elle est recouverte de 15cm de neige. Et me voila à suivre cette trace, bien qu'elle ne soit recouverte que de 15cm de neige mes muscles commencent à bien chauffer et j'en chie (me voila à remercier ces traceurs providentiels que je maudissait quelques instants plus tôt). Vers 1200m c'est le drame: la trace s'arrête (c'est quoi ces petits joueurs)!!! Bon ben c'est partit, il faut tracer avec de la neige jusqu'au dessus du genou et une conversion tous les 3-4m (très physique de sortir les skis pour converser). J'en chie de plus en plus et, un malheur n'arrivant jamais seul, je manque le chemin d'été ce qui m'oblige à continuer de converser dans ce putain de couloir forestier. Je finis par arriver au pied des barres et un gros doute s'installe: gauche ou droite? Je tente à gauche, non cà ne peut pas être là, je retourne à droite et, non c'est pas possible par là, c'était bien à gauche. Je reviens sur mes pas et probablement à cause de la fatigue je me met à entendre des voix: non ce n'est pas une hallucination, 2 personnes sont en train de me rejoindre, miracle j'irai peut-être finalement au sommet!

Remarque: donc nous voila 3 à continuer, on arrive au couloir au dessus de la grotte et ça brasse de plus en plus (le couloir est très chargé, plus d'1m de neige par endroit), le rythme est sévèrement ralenti (on se relaie toutes les 3 conversions) mais plus on avance et plus il y a de neige. Le haut du couloir est bombé et il y a une énorme accumulation, ça craint et il est hors de question de passer par là, mes compagnons décident de s'arrêter là. Entêté je décide de continuer skis sur le dos par la droite où il y beaucoup moins de neige mais où c'est très raide. Un brassage à 4 pattes épuisant et un petit pas d'escalade (pied sur une rêglette et un bon gros sapin en guise de prise de main) me permettent d'arriver à un point de repos où je peux chausser (ouf, c'est fini). C'est reparti mais me voilà sur une traversée raide bien convexe avec une belle barre rocheuse en dessous. Je fais un pas, j'hésite (risque accidentel élevé disait le BRA), un 2è pas (putain qu'est ce que je fous là), je me retourne et je vois que le haut du couloir commence à prendre le soleil (ça commence à couler), allez 1/2 tour ça suffit pour aujourd'hui.

Remarque: Grosse poudre à la descente, yen na trop (impossible de prendre de la vitesse)

Remarque: le récit de mes 2 compagnons d'un jour, Gilles et Christophe (2 collègues à Thierry), merci à Christophe pour les photos!

seul au fond de ma tranchée par une température glaciale, j'admire les premiers rayons de soleil que je ne verrai pas de la matinée mes 2 poursuivants suivent mes traces, on se rend bien compte sur cette photo de l'étroiture du couloir (3-4m) et de la quantité de neige fraîche (photo by Christophe) à l'assaut du couloir où nous abandonnerons (photo by Christophe) Gilles et Christophe prennent le relai ma dernière tentative avant de renoncer, on voit bien l'arbre salvateur à ma gauche avec le passage d'escalade dans les rochers (photo by Christophe) vue sur Perquelin bien enneigé (photo by Christophe) grosse poudre à la descente, noyade garantie en cas de chute (photo by Christophe)

Bon, et bien il faudra que je revienne mais cette fois je n'oublierai pas d'enmener un traceur de rechange!

 

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